5 – César OTTINO, carnavalier, Résistant, « Juste parmi les Nations »

Un nom intimement lié à la famille SIDRO 

César Ottino* source photo : Annie Sidro 

Niçois,  Carnavalier,  Résistant,  commerçant  et  propriétaire  dans notre Domaine de Sainte Hélène 

INTRODUCTION : 

Quand on entend un nom, on se dit parfois, tiens cela me dit quelque chose !  Ce nom fait, bien sûr, à ce jour, toujours parti  de nos colotis actuels, mais il a une longue histoire.  C’est une famille de notre région, un nom connu aussi bien dans le passé que dans le présent. 

Dans le passé, ce nom est attaché aux titres de Niçois,  Carnavalier,  Résistant.

De nos jours, les noms de César et Marie-Jeanne Ottino sont gravés sur le “Mur des justes” sur la colline du château de Nice

Ce nom fait partie de Notre mémoire collective.  

Dans des milieux scientifiques aussi, Paul Ottino brillant Ethnologue (Fils de César et Marie-Jeanne 1930-2001) fera l’objet d’un autre chapitre. Pour son métier, il a parcouru les îles lointaines, mais s’il a peu séjourné en France, ses-enfants, Jean Paul, Pierre puis plus tard Hiria,  ainsi que leur cousine germaine Annie ont bien connu la vie d’alors dans notre lotissement, la disparition des serres environnantes et  les grands chantiers des constructions nouvelles qui remplaceront les cultures de fleurs et les serres environnantes, entre 1962 et 1972. 

Aujourd’hui leurs enfants sont eux-aussi de grands voyageurs, amoureux passionnés des îles lointaines et de leurs civilisations, avec des professions telles qu’ archéologue, ethnologue, écrivain, anthropologue ou “voyageur” suivant les traces de leur père. Egalement leur petite cousine, qui n’est autre que l’historienne passionnée, mémoire du Carnaval de Nice et d’ailleurs : Annie Sidro, fille d’Alexandre Sidro et petit cousine de la famille Ottino. 

C’est avec passion qu’ils nous racontent l’histoire de leur famille. 

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OTTINO et le Domaine de Sainte Hélène

Les années 60 

Dans l’histoire du lotissement,  tout commence au début des années 60 par l’acquisition d’une belle maison située au Nord Est du Domaine Sainte Hélène. 

En 1960 Les grands aménagements routiers et les constructions  n’ont pas encore commencé, mais le futur boulevard Napoléon III se dessine. 

Les noms de César et Marie Jeanne OTTINO font partie de l’histoire du 

 Domaine Sainte Hélène. 

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Les alentours de notre lotissement

En 1959, tout était verdoyant , des arbres, des plantations d’œillets, de serres et des mimosas. 

A ce moment là, César et Marie Jeanne habitaient toujours dans leur grande  maison de Nice, Villa Marie-Jeanne, avenue Cauda, pouvant ainsi recevoir leur fils Paul et famille,  résidant à Madagascar, pour les vacances. 

Puis,  ils décidèrent d’acheter une autre maison à Roquebrune Cap Martin, mais trop loin de Nice. Ils  la revendirent pour acheter dans le lotissement du Domaine Sainte Hélène en 1962. 

En 1960, juste au-dessus du lotissement, les serres d’oeillets des familles Monacci et  Zanaglia s’étendaient jusqu’au château d’eau, un peu plus haut sur la colline tout est cultivé ou arboré, derrière  les immeubles  que nous voyons aujourd’hui :  Clair horizon et les Constellations de Fabron. 

En 1962, les serres disparaissent et laissent de grands espaces d’herbes folles. Les  jeunes enfants,  Ottino et Zanaglia /Monacci pouvaient  y jouer . Et plus haut encore, au delà du château d’eau, se promener sur toutes les collines alentours, dans les mimosas qui allaient au delà de ce qui est devenu  l’IUT (Institut Universitaire de Technologie).  

Une belle époque pour les enfants jusqu’en  1964  qui pouvaient descendre par les vallons de Gattamua et de la Pastorelle  jusqu’à Carras (1965/1966). 

Aviez-vous remarqué à l’entrée de notre lotissement, proche de notre portail ce magnifique arbre ? C’est un caroubier.  

S’il est toujours là, c’est  bien grâce à César Ottino ! 

Arbre « Caroubier » – Vue actuelle de l’entrée du Domaine Sainte Hélène 2025 

Le Fabron d’antan c’était agriculture, horticulture, oliviers et mimosas

1900 Vue Nice Fabron

1930 Vue haut de Fabron

Quelques vues aériennes du lotissement Sainte Hélène  et des alentours 

1959 lotissement Sainte Hélène VUE NORD EST  

1959 

On y voit les serres des familles Zanaglia et Monacci au Nord du lotissement 

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Mais le décor changera vite après l’arrivée de César et Marie Jeanne Ottino. De 1962 à 1973, la famille Ottino participera activement à la vie du lotissement.

Membre de notre Syndicat des propriétaires en 1962 

C’est aussi à cette période qu’il apprit que le magnifique arbre « caroubier » devrait être abattu pour ne pas gêner lors du tracé du boulevard. C’était mal connaître César !

Il fit jouer ses relations, rencontra le maire de l’époque Jean Médecin et obtint que le tracé se fasse 5 mètres plus haut !

Monsieur et Madame Ottino ont  été de grands résistants durant la guerre de 39/45 (je réserve un chapitre à ce sujet).   Il n’est donc pas surprenant  que César ait été très actif pour défendre le lotissement  lors du passage des camions des chantiers du constructeur Maura, pour ces nouveaux immeubles au  Nord du Domaine Sainte Hélène. Au début, le seul accès pour les camions était de passer par notre lotissement, puis de traverser le lotissement de Nice Jardins mitoyen au notre, pour accéder à Carras. Nos rues, fortement endommagées, n’étaient que coulées de boues.

1963 

Il a été également  trésorier au sein du bureau du Domaine Sainte Hélène  en  1964 

Vues aériennes du site en 1964

Grand chamboulement, les terrassements des premières constructions “Clair Horizon” ont commencé.  Le boulevard de l’Ouest, (plus tard nommé Boulevard Napoléon II ) n’est pas encore tracé. 

1964 Large toit à l’angle, la Maison OTTINO et son beau jardin aménagé

Pas encore de boulevard, mais le tracé de l’avenue Joseph Giordan se dessine

1967  Avenue Joseph Giordan  et le 2 ème batiment Clair Horizon 

1967 Maison d’angle Ottino (première, en haut à gauche)

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Mais qui était César OTTINO  ? 

César Ottino, (dit Césarin) fils de Nathalie Sidro et de Amilcar Ottino, né le 31/03/1902 à Bergame (Italie) arrive peu de temps après sa naissance avec sa mère en France.  

Suite au décès tragique de sa mère Nathalie en 1904, le jeune César fut pris sous l’aile protectrice de  sa tante Marie Sidro Mora et de son oncle Alexis Sidro (Alexis-Jean, né en 1871, géomètre, puis carnavalier qui l’élèveront comme un fils, avec leurs cinq enfants :  César, Ernest, Adolphe, Alice et Alexandre (ce dernier, né en 1909).  

Les deux jeunes cousins, Alexandre Sidro et César Ottino, étaient très proches et le resteront toute leur vie. 

Il épousa Marie Jeanne Robin, de Vallauris et eut un fils, Paul Ottino, qui devint par la suite un brillant ethnologue.

César et son épouse  

César a été tour à tour, Carnavalier avec son oncle et ses cousins, puis commerçant, Résistant et à nouveau commerçant et Carnavalier.

Il travaillait à la compagnie du gaz et y a fait rentrer son cousin Alexandre Sidro. C’est là qu’il a rencontré, puis épousé,  Marie-Jeanne qui était secrétaire du directeur de la compagnie.  

Ils aimaient danser et étaient invités souvent pour faire les ouvertures des bals avant guerre. Puis César choisit la voie du commerce.  

 Tout commence avec un magasin de fruits et légumes boulevard Risso, près du Palais des Expositions, puis une cave à vin dans le Vieux Nice, où il vendait à la tireuse, et où il fallait venir avec sa bouteille vide …car à l’ époque, les bouteilles étaient en verre et encore consignées C’est dans cette cave à vin que pendant la guerre de 39/45,  César utilisa ce lieu pour y cacher des familles juives et que les Allemands ont commencé à le rechercher. 

Ce dernier lieu fut donc souvent contrôlé durant la guerre  et c’est aussi là que fut arrêté son cousin Alexandre Sidro par la Gestapo.

Puis, ils ouvrirent un magasin de vente d’électroménager (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver) : La Maison du Réchaud, 21 rue Lamartine. L’on y trouvait les meilleurs marques de l’époque (Faure, De dietrich, Arthur Martin… y compris les pièces détachées). Et même, pour les clients de la montagne, des fours à bois… et le bois avec !!!.. (Magasin qui fut racheté plus tard par la société Dupuytren). 

Après la guerre, César reprit son activité de carnavalier avec son cousin Alexandre Sidro (de 1949  à 1958).   La famille Sidro  continuera la création de Chars Royaux pour le Carnaval de Nice  jusqu’au décès d’Alexandre Sidro (1980). Ces créations éphémères, fruits de leur imagination et de leur travail acharné, ont enchanté les Niçois et contribué à la magie de cet événement emblématique.

Aujourd’hui, l’histoire du Carnaval de Nice est bien connue, grâce aux années de travail, de recherches et d’archives  d’Annie Sidro, historienne, grande spécialiste du sujet et  fille d’Alexandre Sidro. Je leur consacre ci après un chapitre spécifique. 

Vidéo : Annie Sidro et le Carnaval

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On remonte le temps  – Famille Sidro

Impossible de parler de la famille Ottino sans parler de la famille Sidro et d’aller plus avant sur l’histoire du Carnaval

Qui était l’oncle de César Ottino

Alexis – Jean SIDRO

Géomètre et Carnavalier. 

Alexis Sidro était notoirement connu pour l’organisation des chars Carnavalesques de Nice, et ce, depuis 1897.  Il faisait partie des “grandes familles de Carnavaliers”, tous bénévoles, qui créaient les chars de Carnaval, de père en fils.  

Il réalisera 80 chars au cours de sa vie, avec sa consécration en 1921 où il eut le privilège de faire également le char du Roi, jusqu’à sa mort en 1924.   

1921 Char Royal 

Le Carnaval de Nice, c’est une passion.

Pour les Niçois, c’est un privilège de faire partie du groupement des carnavaliers qui se transmet de père en fils, quelque soit le métier de chacun. Plusieurs familles y participent. Tous y travaillent après leur boulot, pendant leur temps libre, et c’est le comité des fêtes qui organise.

Ainsi, après le décès d’Alexis Sidro, ses fils, Ernest et Alexandre lui succédèrent dans cette mission de création carnavalesque !  et César Ottino membre de la famille Sidro, Carnavalier bénévole aussi.

Les origines du Carnaval de Nice

Sources : Nice CARNAVAL

Extrait du site Nice Carnaval : À Nice, la première mention retrouvée du Carnaval remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence, évoque son passage dans la cité pour « les jours joyeux de Carnaval ».

En 1873, le niçois Andriot Saëtone prit l’initiative de fonder le « Comité des fêtes » qui, sous le patronage de la municipalité, fût chargé d’organiser et donner de l’ampleur aux festivités. Des cortèges de chars, les imagiers ou illustrateurs, des tribunes payantes, une mise en scène structurée et dirigée par Alexis Mossa… firent leur apparition. Ainsi le 23 février 1873, Carnaval 1er entre dans la ville. Le carnaval moderne était né, auquel Alexis Mossa et son fils Gustave Adolf apportèrent, jusqu’en 1971, un étonnant particularisme, axé sur l’actualité contemporaine, les mythes allégoriques autour du grotesque et du fabuleux. Avec un talent digne des plus grands peintres de leur époque, ils réalisèrent les maquettes des chars les plus spectaculaires et proches de la tradition et la modernité qui aient défilé à Nice, selon les critères célébrés par la dénomination du patrimoine immatériel tangible prônée à l’UNESCO. Trois ans après, en 1876, sont créées les Batailles de Fleurs. A l’origine, simples échanges de fleurs, elles sont devenues le versant poétique et élégant du Carnaval et la vitrine d’une production locale. Un spectacle unique au monde dû à l’imagination du poète – jardinier Alphonse Karr. Le 14 février 1882, Sa Majesté « Triboulet  » fit une entrée triomphale dans la cité : le modeste pantin de paille et de chiffons, jusque-là spectateur immobile sur la place de la Préfecture, participait pour la première fois au cortège, trônant sur le « Char Royal ». Les cortèges se déroulaient au cœur de la ville selon une dizaine de parcours différents et sitôt les animations terminées, la fête se prolongeait dans les quartiers ; de petits chars créés pour l’occasion devenaient les symboles des festivités plus localisées encore. La première affiche du Carnaval date de 1889. Sources : PROVENCE 7

1889. 1ère affiche du Défilé de chars

1894. Programme du Carnaval de Nice.

Les premières et secondes guerres mondiales ont empêché Carnaval de régner durant plusieurs années. 

César Ottino Carnavalier pendant l’entre deux guerres

La vision collective est empreinte d’un colonialisme noir mélangeant les animaux de la savane. Le grotesque caricatural étant à la fois la marque de fabrique du carnaval et celle du racisme ambiant. sources : Archives Nice Cote d’Azur

Sur ce thème, César Ottino a créé le char des « Mondanités noires » en 1938

1938 – Mondanités noires, char de C. Ottino. Carte postale Adia, vers 1938.
Archives Nice Côte d’Azur, 10 Fi 78 (don Louis Cappatti)

Et en 1939, il a fait le char du Roi de la Joie . Ce fut le dernier de cette  époque, avant la triste période de la guerre 39/45.  

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Période sombre : La guerre de 39/45

César et Marie-Jeanne Résistants et Justes parmi les Nations

Durant ces sombres années de guerre, César Ottino et son épouse Marie Jeanne furent de “grands résistants” et ils furent honorés plus tard pour leurs actes de bravoure pendant la guerre de  39/45  . 

César,  Chasseur Alpin,  était un homme de grande stature et physiquement très fort.   

Un de ses petits-fils nous raconte qu’il a transporté un canon de 180kgs,  sur ses épaules,  de Peira cava  jusqu’au col de Turini, en passant par la crète de la montagne pour bombarder les italiens qui y étaient, avec deux gars de chaque côté pour l’équilibre.

César, peu après son mariage avec Marie-Jeanne

Ils ont sauvé plusieurs familles de la persécution nazie.  

Comme me le raconte son petit fils Jean Paul, la Gestapo arrêta plusieurs fois Marie-Jeanne à son domicile,  dans leur  Villa de Nice avenue Coda pour faire pression sur son mari.  Elle mit leur maison sans dessus-dessous pour trouver la cache de faux papiers que César fabriquait pour aider les familles juives,  sans rien trouver. 
 
Mais César avait mis en place chez lui un passage secret sous la baignoire que lui seul connaissait. Une trappe lui permettait d’accéder à la cave où se trouvait son  atelier de fabrication de faux papiers,   qu’il mit aussi à la disposition de la Résistance. De cette cave, on accédait au garage et d’une sortie proche de l’avenue Saint Lambert. 

Lors d’une descente de la Gestapo , César put s’échapper par son passage secret mais fut blessé de 7 balles dans les jambes d’un tir de mitraillette.  Jean Paul se souvient encore des trous cicatrisés sur les jambes de son grand père, « de si gros trous qu’on on pouvait y entrer un doigt ! ». 

Et quand César a fui pour se cacher dans sa cave à vin du Vieux-Nice et échapper à la Gestapo, il se réfugia d’abord, chez son voisin le boucher Fornéris, qui n’était autre que le père du chanteur Dick Rivers (anecdote racontée par Annie Sidro).

Justes parmi les Nations 

Dossier Yad Vashem : 659 Remise de la médaille de Juste : 06/10/1970  Sauvetage : Nice 06000Alpes-Maritimes  

Récit  extrait :   “Lorsque les Allemands occupent Nice, en novembre 1943, César Ottino* offre l’hospitalité à la famille de Roland Goldberg, 12 ans, le meilleur ami de son fils Paul.  M. et Mme Goldberg et leurs deux enfants, Roland, né en 1931, et la petite Arlette, née en 1938, se réfugièrent dans son appartement du vieux Nice. Ils y resteront un mois. César Ottino leur fournit de fausses cartes d’identité, ce qui leur permit de trouver une nouvelle cachette dans la Drôme. 
Il aida également d’autres membres de la famille Goldberg, ainsi qu’une famille juive hollandaise de quatre personnes. 
Marie-Jeanne* et César Ottino* firent la connaissance de la famille Rak. Ils accueillent Madame et Monsieur Rak et leur fille Suzanne durant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’ils partent pour la Corrèze. 
Quelques jours après leur départ, les Allemands arrêtèrent César Ottino*. 
Remis en liberté, il reçut l’ordre de quitter Nice. Il prit alors le maquis et devint un Chef de réseau pour la résistance ». 

L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les nations à César Ottino* le 6 octobre 1970   et le titre de Justes parmi les nations à Marie-Jeanne Ottino* le 13 juin 1991. 

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem 

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Après guerre, retour à une vie normale 

César reprend son activité de carnavalesque,   avec en 1957 le char sur Pantagruel,

César OTTINO  et son petit fils Jean Paul  1957 

Puis le char de Pierrot dans la Lune, en 1959  

Pour clore la partie Carnavalesque de la famille OTTINO/SIDRO, après le décès de César Ottino en 1973, ce fut celui de son cousin, Alexandre Sidro, dont le dernier Char Royal date de 1980 

Après cette date, de nouvelles familles de carnavaliers prirent la suite et de nouveaux chars différents se succédèrent. Annie Sidro le raconte très bien car si l’histoire du Carnaval continue, elle reste la mémoire vivante de toute une époque et de cette saga familiale qui a perduré avec Paul, le fils de César Ottino de notre coloti du Domaine Sainte Hélène, et maintenant avec ses descendants, les petits fils de César, Jean Paul et Hiria que je remercie vivement pour les photos et les anecdotes et l’aide qu’ils m’ont apporté pour la rédaction de cet article.

Paul Ottino et sa cousine Annie

Photo de Annie Sidro

Paul Ottino, le fils de Cesar et sa  cousine Annie Sidro au Carnaval de Nice  

Auteur de l’article : Anne Marie Da Costa Lima Webmaster bénévole du site Domaine Sainte Hélène

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