5 – César OTTINO, carnavalier, Résistant, « Juste parmi les Nations »

Un nom intimement lié à la famille SIDRO 

César Ottino* source photo : Annie Sidro 

Niçois,  Carnavalier,  Résistant,  commerçant  et  propriétaire  dans notre Domaine de Sainte Hélène 

INTRODUCTION : 

Quand on entend un nom, on se dit parfois, tiens cela me dit quelque chose !  Ce nom fait, bien sûr, à ce jour, toujours parti  de nos colotis actuels, mais il a une longue histoire.  C’est une famille de notre région, un nom connu aussi bien dans le passé que dans le présent. 

Dans le passé, ce nom est attaché aux titres de Niçois,  Carnavalier,  Résistant.

De nos jours, les noms de César et Marie-Jeanne Ottino sont gravés sur le “Mur des justes” sur la colline du château de Nice

Ce nom fait partie de Notre mémoire collective.  

Dans des milieux scientifiques aussi, Paul Ottino brillant Ethnologue (Fils de César et Marie-Jeanne 1930-2001) fera l’objet d’un autre chapitre. Pour son métier, il a parcouru les îles lointaines, mais s’il a peu séjourné en France, ses-enfants, Jean Paul, Pierre puis plus tard Hiria,  ainsi que leur cousine germaine Annie ont bien connu la vie d’alors dans notre lotissement, la disparition des serres environnantes et  les grands chantiers des constructions nouvelles qui remplaceront les cultures de fleurs et les serres environnantes, entre 1962 et 1972. 

Aujourd’hui leurs enfants, Jean Paul, Pierre et Hiria sont eux-aussi de grands voyageurs, amoureux passionnés des îles lointaines et de leurs civilisations, avec des professions telles qu’ archéologue, ethnologue, écrivain, anthropologue ou “voyageur” suivant les traces de leur père. Egalement leur petite cousine, qui n’est autre que l’historienne passionnée, mémoire du Carnaval de Nice et d’ailleurs : Annie Sidro, fille d’Alexandre Sidro et petit cousine de la famille Ottino. 

C’est avec passion qu’ils nous racontent l’histoire de leur famille. 

****************** 

OTTINO et le Domaine de Sainte Hélène

Les années 60 

Dans l’histoire du lotissement,  tout commence au début des années 60 par l’acquisition d’une belle maison située au Nord Est du Domaine Sainte Hélène. 

En 1960 Les grands aménagements routiers et les constructions  n’ont pas encore commencé, mais le futur boulevard Napoléon III se dessine. 

Les noms de César et Marie Jeanne OTTINO font partie de l’histoire du 

 Domaine Sainte Hélène. 

********************

Les alentours de notre lotissement

En 1959, tout était verdoyant , des arbres, des plantations d’œillets, de serres et des mimosas. 

A ce moment là, César et Marie Jeanne habitaient toujours dans leur grande  maison de Nice, Villa Marie-Jeanne, avenue Cauda, pouvant ainsi recevoir leur fils Paul et famille,  résidant à Madagascar, pour les vacances. 

Puis,  ils décidèrent d’acheter une autre maison à Roquebrune Cap Martin, mais trop loin de Nice. Ils  la revendirent pour acheter dans le lotissement du Domaine Sainte Hélène en 1962. 

En 1960, juste au-dessus du lotissement, les serres d’oeillets des familles Monacci et  Zanaglia s’étendaient jusqu’au château d’eau, un peu plus haut sur la colline tout est cultivé ou arboré, derrière  les immeubles  que nous voyons aujourd’hui :  Clair horizon et les Constellations de Fabron. 

En 1962, les serres disparaissent et laissent de grands espaces d’herbes folles. Les  jeunes enfants,  Ottino et Zanaglia /Monacci pouvaient  y jouer . Et plus haut encore, au delà du château d’eau, se promener sur toutes les collines alentours, dans les mimosas qui allaient au delà de ce qui est devenu  l’IUT (Institut Universitaire de Technologie).  

Une belle époque pour les enfants jusqu’en  1964  qui pouvaient descendre par les vallons de Gattamua et de la Pastorelle  jusqu’à Carras (1965/1966). 

Aviez-vous remarqué à l’entrée de notre lotissement, proche de notre portail ce magnifique arbre ? C’est un caroubier.  

S’il est toujours là, c’est  bien grâce à César Ottino ! 

Arbre « Caroubier » – Vue actuelle de l’entrée du Domaine Sainte Hélène 2025 

Le Fabron d’antan c’était agriculture, horticulture, oliviers et mimosas

1900 Vue Nice Fabron

1930 Vue haut de Fabron

Quelques vues aériennes du lotissement Sainte Hélène  et des alentours 

1959 lotissement Sainte Hélène VUE NORD EST  

1959 

On y voit les serres des familles Zanaglia et Monacci au Nord du lotissement 

*******

Mais le décor changera vite après l’arrivée de César et Marie Jeanne Ottino. De 1962 à 1973, la famille Ottino participera activement à la vie du lotissement.

Membre de notre Syndicat des propriétaires en 1962 

C’est aussi à cette période qu’il apprit que le magnifique arbre « caroubier » devrait être abattu pour ne pas gêner lors du tracé du boulevard. C’était mal connaître César !

Il fit jouer ses relations, rencontra le maire de l’époque Jean Médecin et obtint que le tracé se fasse 5 mètres plus haut !

Monsieur et Madame Ottino ont  été de grands résistants durant la guerre de 39/45 (je réserve un chapitre à ce sujet).   Il n’est donc pas surprenant  que César ait été très actif pour défendre le lotissement  lors du passage des camions des chantiers du constructeur Maura, pour ces nouveaux immeubles au  Nord du Domaine Sainte Hélène. Au début, le seul accès pour les camions était de passer par notre lotissement, puis de traverser le lotissement de Nice Jardins mitoyen au notre, pour accéder à Carras. Nos rues, fortement endommagées, n’étaient que coulées de boues.

1963 

Il a été également  trésorier au sein du bureau du Domaine Sainte Hélène  en  1964 

Vues aériennes du site en 1964

Grand chamboulement, les terrassements des premières constructions “Clair Horizon” ont commencé.  Le boulevard de l’Ouest, (plus tard nommé Boulevard Napoléon II ) n’est pas encore tracé. 

1964 Large toit à l’angle, la Maison OTTINO et son beau jardin aménagé

Pas encore de boulevard, mais le tracé de l’avenue Joseph Giordan se dessine

1967  Avenue Joseph Giordan  et le 2 ème batiment Clair Horizon 

1967 Maison d’angle Ottino (première, en haut à gauche)

********

Mais qui était César OTTINO  ? 

César Ottino, (dit Césarin) fils de Nathalie Sidro et de Amilcar Ottino, né le 31/03/1902 à Bergame (Italie) arrive peu de temps après sa naissance avec sa mère en France.  

Suite au décès tragique de sa mère Nathalie en 1904, le jeune César fut pris sous l’aile protectrice de  sa tante Marie Sidro Mora et de son oncle Alexis Sidro (Alexis-Jean, né en 1871, géomètre, puis carnavalier qui l’élèveront comme un fils, avec leurs cinq enfants :  César, Ernest, Adolphe, Alice et Alexandre (ce dernier, né en 1909).  

Les deux jeunes cousins, Alexandre Sidro et César Ottino, étaient très proches et le resteront toute leur vie. 

Il épousa Marie Jeanne Robin, de Vallauris et eut un fils, Paul Ottino, qui devint par la suite un brillant ethnologue.

César et son épouse  

César a été tour à tour, Carnavalier avec son oncle et ses cousins, puis commerçant, Résistant et à nouveau commerçant et Carnavalier.

Il travaillait à la compagnie du gaz et y a fait rentrer son cousin Alexandre Sidro. C’est là qu’il a rencontré, puis épousé,  Marie-Jeanne qui était secrétaire du directeur de la compagnie.  

Ils aimaient danser et étaient invités souvent pour faire les ouvertures des bals avant guerre. Puis César choisit la voie du commerce.  

 Tout commence avec un magasin de fruits et légumes boulevard Risso, près du Palais des Expositions, puis une cave à vin dans le Vieux Nice, où il vendait à la tireuse, et où il fallait venir avec sa bouteille vide …car à l’ époque, les bouteilles étaient en verre et encore consignées C’est dans cette cave à vin que pendant la guerre de 39/45,  César utilisa ce lieu pour y cacher des familles juives et que les Allemands ont commencé à le rechercher. 

Ce dernier lieu fut donc souvent contrôlé durant la guerre  et c’est aussi là que fut arrêté son cousin Alexandre Sidro par la Gestapo.

Puis, ils ouvrirent un magasin de vente d’électroménager (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver) : La Maison du Réchaud, 21 rue Lamartine. L’on y trouvait les meilleurs marques de l’époque (Faure, De dietrich, Arthur Martin… y compris les pièces détachées). Et même, pour les clients de la montagne, des fours à bois… et le bois avec !!!.. (Magasin qui fut racheté plus tard par la société Dupuytren). 

Après la guerre, César reprit son activité de carnavalier avec son cousin Alexandre Sidro (de 1949  à 1958).   La famille Sidro  continuera la création de Chars Royaux pour le Carnaval de Nice  jusqu’au décès d’Alexandre Sidro (1980). Ces créations éphémères, fruits de leur imagination et de leur travail acharné, ont enchanté les Niçois et contribué à la magie de cet événement emblématique.

Aujourd’hui, l’histoire du Carnaval de Nice est bien connue, grâce aux années de travail, de recherches et d’archives  d’Annie Sidro, historienne, grande spécialiste du sujet et  fille d’Alexandre Sidro. Je leur consacre ci après un chapitre spécifique. 

Vidéo : Annie Sidro et le Carnaval

********************* 

On remonte le temps  – Famille Sidro

Impossible de parler de la famille Ottino sans parler de la famille Sidro et d’aller plus avant sur l’histoire du Carnaval

Qui était l’oncle de César Ottino

Alexis – Jean SIDRO

Géomètre et Carnavalier. 

Alexis Sidro était notoirement connu pour l’organisation des chars Carnavalesques de Nice, et ce, depuis 1897.  Il faisait partie des “grandes familles de Carnavaliers”, tous bénévoles, qui créaient les chars de Carnaval, de père en fils.  

Il réalisera 80 chars au cours de sa vie, avec sa consécration en 1921 où il eut le privilège de faire également le char du Roi, jusqu’à sa mort en 1924.   

1921 Char Royal 

Le Carnaval de Nice, c’est une passion.

Pour les Niçois, c’est un privilège de faire partie du groupement des carnavaliers qui se transmet de père en fils, quelque soit le métier de chacun. Plusieurs familles y participent. Tous y travaillent après leur boulot, pendant leur temps libre, et c’est le comité des fêtes qui organise.

Ainsi, après le décès d’Alexis Sidro, ses fils, Ernest et Alexandre lui succédèrent dans cette mission de création carnavalesque !  et César Ottino membre de la famille Sidro, Carnavalier bénévole aussi.

Les origines du Carnaval de Nice

Sources : Nice CARNAVAL

Extrait du site Nice Carnaval : À Nice, la première mention retrouvée du Carnaval remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence, évoque son passage dans la cité pour « les jours joyeux de Carnaval ».

En 1873, le niçois Andriot Saëtone prit l’initiative de fonder le « Comité des fêtes » qui, sous le patronage de la municipalité, fût chargé d’organiser et donner de l’ampleur aux festivités. Des cortèges de chars, les imagiers ou illustrateurs, des tribunes payantes, une mise en scène structurée et dirigée par Alexis Mossa… firent leur apparition. Ainsi le 23 février 1873, Carnaval 1er entre dans la ville. Le carnaval moderne était né, auquel Alexis Mossa et son fils Gustave Adolf apportèrent, jusqu’en 1971, un étonnant particularisme, axé sur l’actualité contemporaine, les mythes allégoriques autour du grotesque et du fabuleux. Avec un talent digne des plus grands peintres de leur époque, ils réalisèrent les maquettes des chars les plus spectaculaires et proches de la tradition et la modernité qui aient défilé à Nice, selon les critères célébrés par la dénomination du patrimoine immatériel tangible prônée à l’UNESCO. Trois ans après, en 1876, sont créées les Batailles de Fleurs. A l’origine, simples échanges de fleurs, elles sont devenues le versant poétique et élégant du Carnaval et la vitrine d’une production locale. Un spectacle unique au monde dû à l’imagination du poète – jardinier Alphonse Karr. Le 14 février 1882, Sa Majesté « Triboulet  » fit une entrée triomphale dans la cité : le modeste pantin de paille et de chiffons, jusque-là spectateur immobile sur la place de la Préfecture, participait pour la première fois au cortège, trônant sur le « Char Royal ». Les cortèges se déroulaient au cœur de la ville selon une dizaine de parcours différents et sitôt les animations terminées, la fête se prolongeait dans les quartiers ; de petits chars créés pour l’occasion devenaient les symboles des festivités plus localisées encore. La première affiche du Carnaval date de 1889. Sources : PROVENCE 7

1889. 1ère affiche du Défilé de chars

1894. Programme du Carnaval de Nice.

Les premières et secondes guerres mondiales ont empêché Carnaval de régner durant plusieurs années. 

César Ottino Carnavalier pendant l’entre deux guerres

La vision collective est empreinte d’un colonialisme noir mélangeant les animaux de la savane. Le grotesque caricatural étant à la fois la marque de fabrique du carnaval et celle du racisme ambiant. sources : Archives Nice Cote d’Azur

Sur ce thème, César Ottino a créé le char des « Mondanités noires » en 1938

1938 – Mondanités noires, char de C. Ottino. Carte postale Adia, vers 1938.
Archives Nice Côte d’Azur, 10 Fi 78 (don Louis Cappatti)

Et en 1939, il a fait le char du Roi de la Joie . Ce fut le dernier de cette  époque, avant la triste période de la guerre 39/45.  

************************

Période sombre : La guerre de 39/45

César et Marie-Jeanne Résistants et Justes parmi les Nations

Durant ces sombres années de guerre, César Ottino et son épouse Marie Jeanne furent de “grands résistants” et ils furent honorés plus tard pour leurs actes de bravoure pendant la guerre de  39/45  . 

César,  Chasseur Alpin,  était un homme de grande stature et physiquement très fort.   

Un de ses petits-fils, nous raconte qu’il a transporté un canon de 180kgs,  sur ses épaules,  de Peira cava  jusqu’au col de Turini, en passant par la crète de la montagne pour bombarder les italiens qui y étaient, avec deux gars de chaque côté pour l’équilibre.

César, peu après son mariage avec Marie-Jeanne

Ils ont sauvé plusieurs familles de la persécution nazie.  

Comme me le raconte son petit fils Jean Paul, la Gestapo arrêta plusieurs fois Marie-Jeanne à son domicile,  dans leur  Villa de Nice avenue Coda pour faire pression sur son mari.  Elle mit leur maison sans dessus-dessous pour trouver la cache de faux papiers que César fabriquait pour aider les familles juives,  sans rien trouver. 
 
Mais César avait mis en place chez lui un passage secret sous la baignoire que lui seul connaissait. Une trappe lui permettait d’accéder à la cave où se trouvait son  atelier de fabrication de faux papiers,   qu’il mit aussi à la disposition de la Résistance. De cette cave, on accédait au garage et d’une sortie proche de l’avenue Saint Lambert. 

Lors d’une descente de la Gestapo , César put s’échapper par son passage secret mais fut blessé de 7 balles dans les jambes d’un tir de mitraillette.  Jean Paul se souvient encore des trous cicatrisés sur les jambes de son grand père, « de si gros trous qu’on on pouvait y entrer un doigt ! ». 

Et quand César a fui pour se cacher dans sa cave à vin du Vieux-Nice et échapper à la Gestapo, il se réfugia d’abord, chez son voisin le boucher Fornéris, qui n’était autre que le père du chanteur Dick Rivers (anecdote racontée par Annie Sidro).

Justes parmi les Nations 

Dossier Yad Vashem : 659 Remise de la médaille de Juste : 06/10/1970  Sauvetage : Nice 06000Alpes-Maritimes  

Récit  extrait :   “Lorsque les Allemands occupent Nice, en novembre 1943, César Ottino* offre l’hospitalité à la famille de Roland Goldberg, 12 ans, le meilleur ami de son fils Paul.  M. et Mme Goldberg et leurs deux enfants, Roland, né en 1931, et la petite Arlette, née en 1938, se réfugièrent dans son appartement du vieux Nice. Ils y resteront un mois. César Ottino leur fournit de fausses cartes d’identité, ce qui leur permit de trouver une nouvelle cachette dans la Drôme. 
Il aida également d’autres membres de la famille Goldberg, ainsi qu’une famille juive hollandaise de quatre personnes. 
Marie-Jeanne* et César Ottino* firent la connaissance de la famille Rak. Ils accueillent Madame et Monsieur Rak et leur fille Suzanne durant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’ils partent pour la Corrèze. 
Quelques jours après leur départ, les Allemands arrêtèrent César Ottino*. 
Remis en liberté, il reçut l’ordre de quitter Nice. Il prit alors le maquis et devint un Chef de réseau pour la résistance ». 

L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les nations à César Ottino* le 6 octobre 1970   et le titre de Justes parmi les nations à Marie-Jeanne Ottino* le 13 juin 1991. 

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem 

**************

Après guerre, retour à une vie normale 

César reprend son activité de carnavalesque,   avec en 1957 le char sur Pantagruel,

César OTTINO  et son petit fils Jean Paul  1957 

Puis le char de Pierrot dans la Lune, en 1959  

Pour clore la partie Carnavalesque de la famille OTTINO/SIDRO, après le décès de César Ottino en 1973, ce fut celui de son cousin, Alexandre Sidro, dont le dernier Char Royal date de 1980 

Après cette date, de nouvelles familles de carnavaliers prirent la suite et de nouveaux chars différents se succédèrent. Annie Sidro le raconte très bien car si l’histoire du Carnaval continue, elle reste la mémoire vivante de toute une époque et de cette saga familiale qui a perduré avec Paul, le fils de César Ottino de notre coloti du Domaine Sainte Hélène, et maintenant avec ses descendants, les petits fils de César, Jean Paul, Pierre et Hiria que je remercie vivement pour les photos et les anecdotes et l’aide qu’ils m’ont apporté pour la rédaction de cet article.

Paul Ottino et sa cousine Annie

Photo de Annie Sidro

Paul Ottino, le fils de Cesar et sa  cousine Annie Sidro au Carnaval de Nice  

Auteur de l’article : Anne Marie Da Costa Lima Webmaster bénévole du site Domaine Sainte Hélène

Retour aux Ancêtres de nos colotis

4 – TARIDE Bernard – Artiste plasticien

Cet artiste plasticien, membre de l’école de Nice, et passionné de jazz s’est éteint à l’âge de 92 ans. Il a été l’ un de nos colotis pendant de longues années et un ami.

Bernard TARIDE a rejoint les étoiles en juillet 2022.

Mon petit article écrit en 2019 lui avait bien plu  : « Miroir…mon beau Miroir »…….Il vous permettra de le découvrir

Les rencontres sont parfois étonnantes. Tout près de chez moi, je croisais souvent un homme au regard malicieux et tout sourire. Les  mots aimables échangés par çi par là, toujours agréable et souvent plein d’humour auraient du m’interpeller plus tôt. Mais si l’homme est  affable, il est aussi discret.

On a beau courir d’expos en expos, s’intéresser aux artistes et qui plus est à ceux de notre région, visiter les galeries, il est assez surprenant de découvrir que son voisin  n’est autre que le talentueux sculpteur Bernard TARIDE, Artiste plasticien reconnu  de l’Ecole de Nice et membre de l’association START. 

Discret disais-je ? oui mais aussi ravi et amusé de me voir le découvrir …. !

Je connaissais ses œuvres souvent exposées dans notre région mais l’Artiste….dans son antre…  voilà qui est une vraie découverte.

La Mer – 2007

H 122 cm x L 145 cm 

miroir, bois, pvc

Il m’a invité dans son univers où depuis quarante ans il coupait, cassait,  séparait, recollait des plaques de miroir, y associant de la corde, du métal ou du bois.

Il compose des assemblages insolites et esthétiques, pour en faire des sculptures qui nous surprennent et nous interpellent.

Surprendre ! c’est bien le cas, ce n’est pas moi qui regarde le tableau, c’est lui qui me regarde…On ne peut plus déstabilisant. Voilà qui aurait beaucoup plu à Marcel Duchamp.

De tableau en sculpture, je suis observée par des personnes  tantôt moqueuses ou sérieuses qui ont l’air très étonnées de ma visite.  Les titres judicieusement choisis sont autant de  prétextes pour sourire et réfléchir.

L’immaculée compression – 2012

H 33 cm x L 56 cm x L 33 cm
miroir, métal

Le tout à l’ego – 2007

H 122 cm x L 145 cm 
miroir, bois, pvc

Près de 500 œuvres ludiques répertoriées depuis ces débuts….qui ont été exposées à Nice, Monaco, Cannes, Saint Paul, Paris, Lyon, Pusan, Brême, Budapest, Tokyo, New York .

Je vous présente un Artiste déconcertant, un sculpteur de reflets, un manipulateur de miroirs…et de mots qui aime les défis, la provocation et l’illogisme.   

________________________________________________________________

Bernard TARIDE, Né au Maroc, vit et travaille à Nice.

Dans sa jeunesse, il était déjà  amateur d’art et de musique.

Cette musique que la génération d’après guerre découvre avec les soldats américains, le jazz. Il s’intéresse à tout et même aux revues techniques sur l’aviation. Ce terreau fertile éveille son esprit.

Il aime à se démarquer de la voie toute tracée que son père aimerait le voir suivre, dans le monde du commerce. Le jeune Bernard veut s’affirmer autrement. En parallèle et par esprit de contestation, iI dessine et peint, se laisse un peu influencer par des artistes comme Nicolas de Staël ou Poliakoff, puis change de direction.

Il fréquente les artistes niçois, Sosno, Farhi, Arman puis Serge III, Max Cartier…

En 1974,  dans une démarche originale il plante une accumulation de clous sur du bois qui deviennent pour lui la partie vivante de son tableau sur fond noir ténébreux ou blanc immaculé, à l’image de la touffe d’herbe que l’on découvre parfois au milieu du béton.  Mais le geste est trop naturel,  trop logique, le bois et les clous font « bon ménage ».  Il cherche le contraste et l’incompatibilité.

1974 instinct grégaire     H49 L98

Quatre ans plus tard, l’introduction du miroir dans ces œuvres cloutées est la « porte » vers l’ailleurs, vers un autre monde où le spectateur fait lui-même partie du tableau.

Jouer des contrastes qui font la vie comme  la dureté et la fragilité ou le respect et l’irrévérence

1979  passage clouté

Suivent d’autres réalisations, tableaux et sculptures qui révèlent un face à face identitaire judicieusement présenté,  ambigu et dérangeant pour celui qui regarde.

Alors que depuis des siècles, les artistes  réinterprètent le monde au travers leurs œuvres , Bernard Taride veut la réciprocité entre son œuvre et le spectateur.

Par le miroir, il réintègre  « le regardant » dans l’œuvre, provocant ainsi un échange  avec son propre  reflet transformé par les différents plans de l’œuvre.

Légitime défonce – photo @ Béatrice Heyligers

Séparation à l’amiable – 1985

H 98 cm x L 58 cm
miroir, bois, hache

Cette séparation amiable était-elle annonciatrice du  sculpteur qui  sommeille en lui ?

Ne coupez pas – 1994

H 26 cm x L 320 cm x L 210 cm
miroir, téléphone, bois

Prise d’otage – 1995

H 53 cm x L 66 cm
miroir, étau

Affinités électives – 2002

H 72 cm x L 56 cm x L 38 cm
miroir, bois, boulons

D’où vient cet esprit mutin ?

Je retrouve en lui un côté espiègle et  « Dadaïste ». Ce mouvement intellectuel, littéraire et artistique  appelé plus communément « DADA » qui a pris naissance à Zurich, pendant la première guerre mondiale et se caractérise par  la remise en cause de toutes les contraintes, qu’elles soient politiques, idéologiques ou esthétiques.

Les artistes Dadaïstes cherchaient une  totale liberté d’expression, en utilisant tout  type de support et de matériau. Ils voulaient  provoquer et amener le spectateur à réfléchir.

Bernard Taride apprécie  particulièrement  Kurt Schwitters qui  incarna l’esprit dada à Hanovre et qui  avait tourné le dos au figuratif dès 1918  se composant une palette très personnelle avec toutes sortes de détritus provenant de décharges publiques qui devinrent d’admirables compositions en  couleurs et volumes.

Kurt Schwitters – Merzbild – Rossfett (1919)

Tous types de supports et de matériaux….des objets qui deviennent des œuvres d’art entre des mains expertes et avec l’esprit d’artiste.  Mais l’objet banal, retouché et transformé prendra une autre signification avec le Nouveau réalisme, le Pop Art.

Père spirituel de toute une génération d’artistes, Marcel Duchamp a remis en question  un bon nombre de certitudes. Ne disait-il pas « ce sont les regardeurs qui font les tableaux » ?

la pelle 

Marcel Duchamp (1887 – 1968) 

A n’en pas douter, Bernard Taride est de la même veine que Duchamp et son « Hommage à Marcel » tout à fait parlant.

Nouveau Réaliste et Constructiviste :

Adepte du  Nouveau réalisme fondé par le peintre Yves Klein  et le critique Restany,

Bernard admire  aussi le travail d’Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko, à  la fois peintre, sculpteur, photographe et designer , l’un des fondateurs du constructivisme russe appelé aussi «productivisme»,.  

 Rodtchenko voulait  stimuler les gens à travers des œuvres simples qui cassaient la routine quotidienne des affiches, photomontages, etc. C’est ainsi qu’il pensa que l’art pourrait éventuellement stimuler les gens à travers des œuvres simples mais qui cassaient la routine quotidienne 

 

Rodtchenko – Bcem – 1923

Ceci n’est pas sans rappeler les revues des G.I. Américains sur l’aviation que Bernard Taride adorait dans sa jeunesse.

 

Rodtchenko – Maïakovski – Publicité tétines – 1923

Les Constructivistes russes  pratiquent l’abstraction géométrique de carrés,  de triangles et de cercles,  impliquant une technique moderne à partir  des méthodes de reproduction industrielle.

Ce nouveau courant veut supprimer  l’élitisme de l’art pour le rendre plus populaire.

Lissitzky – Affiche – 1920 – Avec un coin rouge enfonçons les blancs

********************

Bernard TARIDE, Membre l’association Start depuis 2003 et Artiste incontesté de l’Ecole de Nice* depuis 2010.

Il a participé à de nombreuses expositions collectives dans le monde entier aux côtés de ceux qu’il a côtoyé tout au long de ces années (Arman, César, Sosno, Farhi, Serge III, Max Cartier ….).

nota : * « les nouveaux réalistes » et « l’École de Nice » tels que Yves Klein, Arman, Ben, César, Raysse, Claude, Gilli, Chubac, Fahri

****************

L’élément essentiel  des œuvres de Bernard Taride reste le miroir.

Dans plusieurs religions, le miroir est magique ou sacré, mais pour nous, n’est-ce pas avant tout lié à ce besoin de nous regarder ?

Pour lui, c’est le symbole d’une porte vers un autre monde, comme dans Alice au pays des merveilles.

Le cauchemar d’Alice – 1990

H 180 cm x L 290 cm
altuglas, bois

Le mythe de Narcisse perdure :

Egalement Photographe, Bernard TARIDE en Avril 2014 a participé à l’exposition photos, présentée par Frédéric Altmann et Jean-Paul Fouques à La Menuiserie Galerie de NiceGalerie

Remettre en lumière ces photographes des années 60/70 de la Côte d’Azur qui ont immortalisé des moments privilégiés, partagés avec leurs amis artistes au fil des jours, Nouveaux réalistes et de l’Ecole de Nice qui ont atteint la célèbrité.

AFFICHE de la Galerie « la MENUISERIE »

C’est pour Bernard Taride, une magnifique occasion d’exposer ses portraits crashés de César, Arman, Jacques Villeglé, Raymond Hains… et même de Vincent Van Gogh

Arman – 2001

H 52 cm x L 42 cm
miroir, papier, bois, métal

De la finesse d’esprit et de l’humour

J’aime la phrase de BEN le concernant, « Taride le Magnifique est lucide, peut être un peu timide et acide … »

Il fait interagir l’image reflétée et le spectateur, appuyé en cela par un choix malicieux de titres qu’il donne à ses œuvres.

Il joue avec les mots

La passion selon Saint Gobain – 1989

H 146 cm x L 190 cm
miroir, bois

La corde pour s’éprendre – 2011

H 71 cm x L 44 cm
miroir, bois, corde

Avec les MOTS DITS,

son amour pour la musique, pour l’Art, pour l’humour……se lit  :

Arrimage – 2006

H 72 cm x L 92 cm 
miroir, bois, pvc

Blue Note – 2007

H 140 cm x L 168 cm 
miroir, bois, pvc

Bernard Taride guette nos réactions, nous provoque et révèle d’autres aspects de nous face aux autres ou à l’image que son œuvre nous renvoie. Pour lui son travail est  une thérapie visuelle, destinée à  stimuler l’imagination et  les rêveurs.

Un travail  de réflexion extrême  sous une apparente légèreté.

Et pour finir….TARIDE l’épicurien a rejoint quelques uns de ses amis dans une présentation originale de leurs œuvres en partenariat avec le Domaine Saint Jean – les vins de Bellet. Produits dérivés    


     Bernard TARIDE           J.M. FONDACARO          Rachèle RIVIÈRE           Mane PHÉLY            Patrick MOYA

site WEB : Bernard TARIDE http://www.bernardtaride.fr

Retour aux Ancêtres de nos colotis

Colonel Albert GARENNE

Colonel d’infanterie coloniale et Écrivain

FAMILLE POUMAREDE

Le Colonel Albert GARENNE, né à Moulins-Engilbert dans la Nièvre en 1873, fut un des premiers colotis du Domaine de Sainte Hélène.

Le Colonel Garenne et son épouse Jeanne n’avaient pas d’enfants. Ses revenus modestes de militaire à la retraite ne lui permettant pas de financer la construction d’une maison sur le terrain acquis en 1932, il conclut un arrangement avec son Beau-frère, le Professeur Raymond, qui accepta de financer la construction et lui demanda qu’à l’extinction de l’usufruit au décès du couple Garenne, la villa revienne dans la succession Raymond. Quelques années plus tard, M. Joseph Raymond Professeur de médecine à Limoges fit la donation de ses biens à ses 6 enfants

. Ainsi fut fait , en 1945 Monsieur RAYMOND Joseph Professeur de médecine et fondateur de la clinique Baudin à Limoges, fit la donation de ses biens à ses 6 enfants, par tirage au sort !
L’une de ces filles, Françoise, épouse Poumarède, a été donataire de la nue-propriété de la Croix du Sud . Elle occupa la maison avec ses enfants, avec énergie et bonne humeur malgré les difficultés dues aux absences répétées de son époux saint-cyrien engagé avec la légion dans les campagnes d’Indochine et d’Algérie. Elle y resta jusqu’à son décès, en janvier 2021, le jour anniversaire de ses 100 ans, entourée de tous ses enfants et petits enfants. Une vie exceptionnelle liée à l’histoire du Domaine de Sainte Hélène. La Villa « La Croix du Sud » fut la première maison construite dans le lotissement

Le Colonel Garenne, devenu écrivain, a été très actif au sein du Syndicat des propriétaires du Lotissement.

Colonel et Chevalier de la Légion d’Honneur

Son parcours :
En 1890, il s’enrôle à l’âge de 18 ans dans l’infanterie coloniale, part à Madagascar et suite à des actions remarquables, sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Participe à plusieurs expéditions en Afrique et en Indochine, à la Première guerre mondiale et en ressort avec le grade de colonel. Commandant supérieur des troupes du Pacifique en 1918 et du bataillon de Nouvelle-Calédonie .

En 1925, le colonel Garenne en retraite s’adonne à la littérature en s’inspirant de ses expériences malgaches, africaine, calédonienne et indochinoise. Il écrit des poèmes et des ouvrages teintés d’une observation très fine des sociétés exotiques de l’époque, celles qu’il a côtoyées et, bien-sûr, de la pensée coloniale prévalant à l’époque au début du 20ème siècle. »

Un écrivain dans notre lotissement

Il vivait à Nice sa nouvelle vie d’écrivain (dès 1931) et créa « les éditions de la « Croix du Sud », du nom de la Villa. Il sera Président du Syndicat des propriétaires de 1945 à 1950 et restera un membre très actif jusqu’à son décès en 1958.

1931 Première assemblée générale du Syndicat des propriétaires

Forte personnalité

Il entretient une grande correspondance avec ses anciens compagnons d’armée passionnés comme lui d’exotisme et d’aventures coloniales.

Des relations haut placées

Ce courrier de 1929 du Maréchal Lyautey fait référence à l’Académie Française dont le Vice Président Louis Bertrand, (1925) Professeur et écrivain, est un spécialiste de la Méditerranée et de l’Orient (surement suite à l’échec du à la parution en 1918 du livre du Colonel Garenne : la forêt tragique , roman qui sera finalement couronné par l’Académie Française.

Avant d’être Maréchal de France, Hubert Lyautey avait été élu en 1912 à l’Académie française. Il ne s’y présenta que huit ans après, trop pris par ses actions militaires. Son discours de réception eut lieu le 8 juillet 1920 et la réponse à ce discours du Maréchal par Monsieur Duchesne nous éclaire largement sur l’homme, le soldat et son long parcours au service de la France. Par sa conception humaniste de l’armée, il influença toute une génération d’officiers. Il avait préalablement développé des thèmes dans un ouvrage, Le rôle social de l’armée (1900) et Il publia également « Dans le sud de Madagascar, pénétration militaire, situation politique et économique » (1903), le fruit de son expérience coloniale. En 1927, Lyautey était commissaire général de l’exposition coloniale internationale , qui se fit Porte Dorée à Paris en 1931.

Il était certainement très important pour le Colonel Garenne de rester en contact avec Lyautey pour poursuivre et réussir sa carrière d’écrivain. Ce que semble confirmer ce courrier.

1919 Courrier du Maréchal Lyautey au Colonel Garenne. Celui ci fait référence à  l'Académie Française dont le  Vice Président   Louis Bertrand, Professeur et écrivain, est spécialiste de la Méditerranée et de l'Orient (surement au sujet du livre du Colonel Garenne : la forêt tragique, refusé en 1918 et qui sera finalement accepté).

1929 Courrier du Maréchal Lyautey au Colonel Garenne
Avec l’aimable autorisation de la famille Poumarède en illustration du présent article dans notre site web – Photos non libre de droits –

De nombreux livres : comme Auteur ou Préfacier

Sources BNF

Épanchements (1958) –

L’Amour vainqueur (1957)

Le refuge ou La haine du sorcier jaune (1953) –

Des nationaux qui portent de l’eau au moulin de Staline (1938) –

Le refuge, roman (1938) –

Le Refuge (1936)

« La défense du Japon » (1934) de Paul Garenne et autre(s) avec Albert Garenne (1873-1958) comme Préfacier

Pour éclairer l’opinion publique française pour les problèmes d’Extrême-Orient. – [1] (1934)

A Nouméa, l’amour qui mène au bagne (1933)

Idylle canaque (1933)

La Captive nue (1925)

Louis Dubois de Saligny, 1870-1914. – [1] (1924)

La forêt tragique (1918)

Ialina, idylle malgache (1913)

Point Presse :

ACTUALITE CULTURELLE MALGACHES du 11 JUIN 2018

Il y a 100 ans : « La forêt tragique », par Albert Garenne

En lisant les détails de cette iliade exotique, on pense aux héros de Fenimore Cooper, aux combats sans merci qu’ils livrèrent dans le cadre solennel d’une nature primitive. Mais ici, aucune fiction et toute la supériorité du commandement européen, servie par le dévouement sans borne des auxiliaires betsiléos, s’affirme en une action authentique, en des gestes de guerre chevaleresque que semble souligner la beauté émouvante et farouche du décor.Annales africaines.

Photos famille POUMAREDE

Avec l’aimable autorisation de la famille Poumarède en illustration du présent article dans notre site web – Photos non libre de droits –

La Croix du Sud, première maison construite dans le lotissement 1932

Villa « La Croix du Sud »
Le Colonel Garenne dans son jardin


Villa « La Croix du Sud »
De gauche à droite :
4 eme rang
– Colonel Garenne (oncle des enfants Poumarède) , Monsieur Poumarède (époux de Françoise Raymond fille du Professeur ), Professeur Raymond (grand père),
3 ème rang – Marie-Jo Raymond (fille) Madame Raymond (née Laroque – épouse du Professeur) , Jeanne Garenne (née Laroque soeur )
2 ème rang – deux jeunes filles au service des Garenne, 
1 er rang – Les enfants Poumarède : Bernard, Christine et François.
Dans le jardin
3 eme rang – Professeur Raymond (grand père) Colonel Garenne (oncle), Tante Jeanne,
2 ème rang – Marie-Jo Raymond (fille) et Françoise Raymond épouse Poumarède (mère des enfants)
1 er rang – Les enfants Poumarède : Bernard, François et Christine avec
deux jeunes filles au service des Garenne,

Sources et documentation

extraits du site : Souvenir Français Issy –

Les écrivains d’Indochine – 1 – Les romanciers.

Publié le 8 Août 2016 par le Comité d’Issy-les-Moulineaux et Vanves Président : CDT (RC) Frédéric Rignault – Adresse du Comité : 6, allée Maryse Bastié 92320 Chatillon.

Albert Garenne. « Né à Moulins-Engilbert dans la Nièvre en 1873 et mort en 1958, Albert Garenne a vécut plusieurs vies… Après avoir vécu ses 8 premières années à Moulins-Engilbert, ses parents s’établissent à Autun en 1880. Il s’enrôle à l’âge de 18 ans dans l’infanterie coloniale et reçoit sa formation militaire à Saint-Maixent l’Ecole, dans les Deux-Sèvres. De là, il est envoyé à Madagascar comme sous-lieutenant de marine où il s’illustre par de brillantes prestations dans un contexte malgache troublé, ce qui lui vaut de porter très jeune le grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et de recevoir du général Gallieni une importante concession à Fort Dauphin. Après la dévastation de cette concession lors d’une révolte, il reprend du service dans l’armée où il participe à plusieurs expéditions en Afrique et en Indochine. Il participe à la Première guerre mondiale et en ressort avec le grade de colonel. En 1918, il est nommé commandant supérieur des troupes du Pacifique et du bataillon de Nouvelle-Calédonie avec mission de mâter l’insurrection Canaque. A Nouméa, en 1919, il écrit déjà deux poèmes : Révoltes et Deux petits sonnet d’hier mais doute de lui-même comme écrivain suite à un échec à l’Académie Française avec la parution de La Forêt Tragique en 1918.

Retraité, le colonel Garenne s’adonne à la littérature en s’inspirant de ses expériences malgaches, africaine, calédonienne et indochinoise. Il écrit des poèmes, Cris, Chansons et Le vieux Claude suivi de L’Urne de cristal. Outre La Forêt Tragique, roman finalement couronné par l’Académie Française, il publie La Captive Nue (1925), A Nouméa, ou l’amour qui mène au bagne et Idylle Canaque, passions et drames coloniaux (1933), Le Refuge ou la haine d’un Sorcier jaune (1936, réédité en 1953), ouvrage également couronné par l’Académie Française, toutes œuvres fortement teintées d’une observation très fine des sociétés exotiques de l’époque, celles qu’il a côtoyées et, bien-sûr, de la pensée coloniale prévalant à l’époque au début du 20ème siècle. »

Retour aux Ancêtres de nos colotis

COSTE Laurent

Pionnier de l’automobile

Un BUS Blanc pour relier Nice à cannes

Famille : Michel Thomé

Le  grand père maternel de Monsieur Thomé (coloti dans notre lotissement) a été un pionnier de l’automobile et un des premiers,  si ce n’est le premier, à réaliser la liaison Nice cannes avec un Bus blanc, ce qui a été repris par la suite par les « rapides du littoral » puis « Côte d’azur »

Laurent Coste est né en 1883 à Bourg-Argental dans la région de Sainte Etienne. il a très tôt été attiré par  l’engouement pour l’automobile, mais à 31 ans, il part à la guerre de 14/18  où il s’illustre.

1914

Avec l’aimable autorisation de la famille Thomé en illustration du présent article dans notre site web – Photos non libre de droits –

A la fin de la Grande Guerre

De retour dans sa région natale, il crée une des premières sociétés de transport de voyageurs.

transport-voyageurs

coste-laurent-pionnier-automobile
Laurent Coste à droite de la photo dans son atelier (La ressemblance avec Michel Thomé est « frappante »)

Première société de transport de voyageurs

michel10a

Laurent Coste à Gauche sur la photo

Avec l’aimable autorisation de la famille Thomé en illustration du présent article dans notre site web – Photos non libre de droits –

********************

L’automobile en 1914

A titre d’exemple, en 1914 dans notre région (les Alpes-Maritimes) il y avait une automobile pour 275 habitants. Elle était encore un objet de luxe non seulement par son prix élevé mais aussi par son coût de fonctionnement accru par le renchérissement de l’essence.

De 1919 à 1939,

la guerre a provoqué de profonde mutation au sein de la société européenne. Des fortunes se sont dissoutes, d’autres se sont créées, le mécénat n’est plus vraiment à l’ordre du jour…

En 1934, Laurent Coste est à Nice.

hotel-c-5
Coste au volant pour la liaison Nice cannes avec son Bus blanc

De 1946 à nos jours, l’immédiat après-guerre se caractérise par de nouveaux changements radicaux.

Au niveau sportif, la réglementation impose désormais que toutes les épreuves sportives soient organisées que par des associations sportives automobiles (ASA)

Courses automobiles

Dès 1946, le club développe donc l’ASAC Nice, qui organise toujours de nos jours le célèbre rallye Jean Behra “moderne”. Les nouveaux membres de l’ACN sont surtout des industriels, qui voient en l’essor de l’automobile des retombées économiques, mais aussi le moyen de développer la notoriété de Nice et de la Cote d’Azur.

INA Archives

C’est la période la plus prolifique du club en matière de sport automobile, avec des épreuves de renommées internationales

Film vidéo d’archives – INA.fr – Cliquez sur la photo ci-dessous

course-nice-1946
le-grand-prix-automobile-a-nice-video

Retour aux Ancêtres de nos colotis

BARTHOLDI Sculpteur Français

Cousinage avec la Famille BARBOTTE-BLONDEAU

bartholdi-1_2
Un portrait d’Auguste Bartholdi. National Park Service, Statue de la Liberté NM

Auguste Bartholdi, sculpteur français qui a conçu la Statue de la Liberté.

Sur le site du National Park

Au début de sa carrière, Bartholdi a étudié intensivement l’art, la sculpture et l’architecture. De 1855 à 1856 Bartholdi a entrepris un voyage de changement de vie dans toute l’Europe et au Moyen-Orient avec quelques autres artistes. Quand ils ont visité le Sphinx et les pyramides de Gizeh en Egypte, Bartholdi a découvert sa passion pour les monuments publics à grande échelle et des sculptures colossales.

En 1865, Edouard de Laboulaye a proposé qu’un monument représentant la liberté et de la démocratie est créé pour les États-Unis. Bartholdi était un grand partisan de l’idée de Laboulaye et en 1870, il a commencé à concevoir la Statue de la « Liberté éclairant le monde. »

La Statue de la Liberté, inaugurée en 1886 a été offerte par la France aux États-Unis et placée ensuite sur Bedloe’s island, à l’entrée du port de New York……

Liberté éclairant le monde

bartholdiinhisstudio_resized_1
Bartholdi dans son atelier

« La Statue de la Liberté éclairant le monde » était un cadeau d’amitié du peuple de France aux États-Unis et est reconnu comme un symbole universel de la liberté et de la démocratie. Désigné comme monument national en 1924. Les employés de la National Park Service  prennent soin de la statue de cuivre colossale depuis 1933.

statue_history
Feux d’artifice, le 28 Octobre 1886, jour de l’ouverture,

stli-1764-copy_2-1_1

La statue a été entièrement construit à Paris et présenté par l’Union américaine Franco à l’Ambassadeur des États-Unis en 1884. En 1886, Bartholdi a supervisé l’ensemble de la Statue à New York et a participé à son inauguration. Lors de la cérémonie, Bartholdi a été présenté avec la clé de la ville et plus tard a escaladé la statue pour libérer le drapeau français tricolore qui voilait le visage de la Liberté. Bartholdi meurt de la tuberculose en 1904.

Découvrez sa fiche en cliquant sur ce lien : ancetre_bartholdi

 

Retour aux Ancêtres de nos colotis