En remerciement de l’invitation par l’ASL Nice Jardins à cette belle fête, nous avons réalisé une petite vidéo « souvenir ».
Cliquer sur le lien ci-dessous :
En remerciement de l’invitation par l’ASL Nice Jardins à cette belle fête, nous avons réalisé une petite vidéo « souvenir ».
Cliquer sur le lien ci-dessous :
Un nom intimement lié à la famille SIDRO
César Ottino* source photo : Annie Sidro
Niçois, Carnavalier, Résistant, commerçant et propriétaire dans notre Domaine de Sainte Hélène
INTRODUCTION :
Quand on entend un nom, on se dit parfois, tiens cela me dit quelque chose ! Ce nom fait, bien sûr, à ce jour, toujours parti de nos colotis actuels, mais il a une longue histoire. C’est une famille de notre région, un nom connu aussi bien dans le passé que dans le présent.
Dans le passé, ce nom est attaché aux titres de Niçois, Carnavalier, Résistant.
De nos jours, les noms de César et Marie-Jeanne Ottino sont gravés sur le “Mur des justes” sur la colline du château de Nice !
Ce nom fait partie de Notre mémoire collective.
Dans des milieux scientifiques aussi, Paul Ottino brillant Ethnologue (Fils de César et Marie-Jeanne 1930-2001) fera l’objet d’un autre chapitre. Pour son métier, il a parcouru les îles lointaines, mais s’il a peu séjourné en France, ses-enfants, Jean Paul, Pierre puis plus tard Hiria, ainsi que leur cousine germaine Annie ont bien connu la vie d’alors dans notre lotissement, la disparition des serres environnantes et les grands chantiers des constructions nouvelles qui remplaceront les cultures de fleurs et les serres environnantes, entre 1962 et 1972.
Aujourd’hui leurs enfants, Jean Paul, Pierre et Hiria sont eux-aussi de grands voyageurs, amoureux passionnés des îles lointaines et de leurs civilisations, avec des professions telles qu’ archéologue, ethnologue, écrivain, anthropologue ou “voyageur” suivant les traces de leur père. Egalement leur petite cousine, qui n’est autre que l’historienne passionnée, mémoire du Carnaval de Nice et d’ailleurs : Annie Sidro, fille d’Alexandre Sidro et petit cousine de la famille Ottino.
C’est avec passion qu’ils nous racontent l’histoire de leur famille.
******************
Les années 60
Dans l’histoire du lotissement, tout commence au début des années 60 par l’acquisition d’une belle maison située au Nord Est du Domaine Sainte Hélène.
En 1960 Les grands aménagements routiers et les constructions n’ont pas encore commencé, mais le futur boulevard Napoléon III se dessine.
Les noms de César et Marie Jeanne OTTINO font partie de l’histoire du
Domaine Sainte Hélène.
********************
En 1959, tout était verdoyant , des arbres, des plantations d’œillets, de serres et des mimosas.
A ce moment là, César et Marie Jeanne habitaient toujours dans leur grande maison de Nice, Villa Marie-Jeanne, avenue Cauda, pouvant ainsi recevoir leur fils Paul et famille, résidant à Madagascar, pour les vacances.
Puis, ils décidèrent d’acheter une autre maison à Roquebrune Cap Martin, mais trop loin de Nice. Ils la revendirent pour acheter dans le lotissement du Domaine Sainte Hélène en 1962.
En 1960, juste au-dessus du lotissement, les serres d’oeillets des familles Monacci et Zanaglia s’étendaient jusqu’au château d’eau, un peu plus haut sur la colline tout est cultivé ou arboré, derrière les immeubles que nous voyons aujourd’hui : Clair horizon et les Constellations de Fabron.
En 1962, les serres disparaissent et laissent de grands espaces d’herbes folles. Les jeunes enfants, Ottino et Zanaglia /Monacci pouvaient y jouer . Et plus haut encore, au delà du château d’eau, se promener sur toutes les collines alentours, dans les mimosas qui allaient au delà de ce qui est devenu l’IUT (Institut Universitaire de Technologie).
Une belle époque pour les enfants jusqu’en 1964 qui pouvaient descendre par les vallons de Gattamua et de la Pastorelle jusqu’à Carras (1965/1966).
Aviez-vous remarqué à l’entrée de notre lotissement, proche de notre portail ce magnifique arbre ? C’est un caroubier.
S’il est toujours là, c’est bien grâce à César Ottino !
Arbre « Caroubier » – Vue actuelle de l’entrée du Domaine Sainte Hélène 2025
1900 Vue Nice Fabron
1930 Vue haut de Fabron
Quelques vues aériennes du lotissement Sainte Hélène et des alentours
1959 lotissement Sainte Hélène VUE NORD EST
1959
On y voit les serres des familles Zanaglia et Monacci au Nord du lotissement
*******
Mais le décor changera vite après l’arrivée de César et Marie Jeanne Ottino. De 1962 à 1973, la famille Ottino participera activement à la vie du lotissement.
Membre de notre Syndicat des propriétaires en 1962
C’est aussi à cette période qu’il apprit que le magnifique arbre « caroubier » devrait être abattu pour ne pas gêner lors du tracé du boulevard. C’était mal connaître César !
Il fit jouer ses relations, rencontra le maire de l’époque Jean Médecin et obtint que le tracé se fasse 5 mètres plus haut !
Monsieur et Madame Ottino ont été de grands résistants durant la guerre de 39/45 (je réserve un chapitre à ce sujet). Il n’est donc pas surprenant que César ait été très actif pour défendre le lotissement lors du passage des camions des chantiers du constructeur Maura, pour ces nouveaux immeubles au Nord du Domaine Sainte Hélène. Au début, le seul accès pour les camions était de passer par notre lotissement, puis de traverser le lotissement de Nice Jardins mitoyen au notre, pour accéder à Carras. Nos rues, fortement endommagées, n’étaient que coulées de boues.
1963
Il a été également trésorier au sein du bureau du Domaine Sainte Hélène en 1964
Grand chamboulement, les terrassements des premières constructions “Clair Horizon” ont commencé. Le boulevard de l’Ouest, (plus tard nommé Boulevard Napoléon II ) n’est pas encore tracé.
1964 Large toit à l’angle, la Maison OTTINO et son beau jardin aménagé
Pas encore de boulevard, mais le tracé de l’avenue Joseph Giordan se dessine
1967 Avenue Joseph Giordan et le 2 ème batiment Clair Horizon
1967 Maison d’angle Ottino (première, en haut à gauche)
********
César Ottino, (dit Césarin) fils de Nathalie Sidro et de Amilcar Ottino, né le 31/03/1902 à Bergame (Italie) arrive peu de temps après sa naissance avec sa mère en France.
Suite au décès tragique de sa mère Nathalie en 1904, le jeune César fut pris sous l’aile protectrice de sa tante Marie Sidro Mora et de son oncle Alexis Sidro (Alexis-Jean, né en 1871, géomètre, puis carnavalier qui l’élèveront comme un fils, avec leurs cinq enfants : César, Ernest, Adolphe, Alice et Alexandre (ce dernier, né en 1909).
Les deux jeunes cousins, Alexandre Sidro et César Ottino, étaient très proches et le resteront toute leur vie.
Il épousa Marie Jeanne Robin, de Vallauris et eut un fils, Paul Ottino, qui devint par la suite un brillant ethnologue.
César et son épouse
César a été tour à tour, Carnavalier avec son oncle et ses cousins, puis commerçant, Résistant et à nouveau commerçant et Carnavalier.
Il travaillait à la compagnie du gaz et y a fait rentrer son cousin Alexandre Sidro. C’est là qu’il a rencontré, puis épousé, Marie-Jeanne qui était secrétaire du directeur de la compagnie.
Ils aimaient danser et étaient invités souvent pour faire les ouvertures des bals avant guerre. Puis César choisit la voie du commerce.
Tout commence avec un magasin de fruits et légumes boulevard Risso, près du Palais des Expositions, puis une cave à vin dans le Vieux Nice, où il vendait à la tireuse, et où il fallait venir avec sa bouteille vide …car à l’ époque, les bouteilles étaient en verre et encore consignées C’est dans cette cave à vin que pendant la guerre de 39/45, César utilisa ce lieu pour y cacher des familles juives et que les Allemands ont commencé à le rechercher.
Ce dernier lieu fut donc souvent contrôlé durant la guerre et c’est aussi là que fut arrêté son cousin Alexandre Sidro par la Gestapo.
Puis, ils ouvrirent un magasin de vente d’électroménager (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver) : La Maison du Réchaud, 21 rue Lamartine. L’on y trouvait les meilleurs marques de l’époque (Faure, De dietrich, Arthur Martin… y compris les pièces détachées). Et même, pour les clients de la montagne, des fours à bois… et le bois avec !!!.. (Magasin qui fut racheté plus tard par la société Dupuytren).
Après la guerre, César reprit son activité de carnavalier avec son cousin Alexandre Sidro (de 1949 à 1958). La famille Sidro continuera la création de Chars Royaux pour le Carnaval de Nice jusqu’au décès d’Alexandre Sidro (1980). Ces créations éphémères, fruits de leur imagination et de leur travail acharné, ont enchanté les Niçois et contribué à la magie de cet événement emblématique.
Aujourd’hui, l’histoire du Carnaval de Nice est bien connue, grâce aux années de travail, de recherches et d’archives d’Annie Sidro, historienne, grande spécialiste du sujet et fille d’Alexandre Sidro. Je leur consacre ci après un chapitre spécifique.
Vidéo : Annie Sidro et le Carnaval
*********************
Impossible de parler de la famille Ottino sans parler de la famille Sidro et d’aller plus avant sur l’histoire du Carnaval
Qui était l’oncle de César Ottino ?
Géomètre et Carnavalier.
Alexis Sidro était notoirement connu pour l’organisation des chars Carnavalesques de Nice, et ce, depuis 1897. Il faisait partie des “grandes familles de Carnavaliers”, tous bénévoles, qui créaient les chars de Carnaval, de père en fils.
Il réalisera 80 chars au cours de sa vie, avec sa consécration en 1921 où il eut le privilège de faire également le char du Roi, jusqu’à sa mort en 1924.
1921 Char Royal
Le Carnaval de Nice, c’est une passion.
Pour les Niçois, c’est un privilège de faire partie du groupement des carnavaliers qui se transmet de père en fils, quelque soit le métier de chacun. Plusieurs familles y participent. Tous y travaillent après leur boulot, pendant leur temps libre, et c’est le comité des fêtes qui organise.
Ainsi, après le décès d’Alexis Sidro, ses fils, Ernest et Alexandre lui succédèrent dans cette mission de création carnavalesque ! et César Ottino membre de la famille Sidro, Carnavalier bénévole aussi.
Sources : Nice CARNAVAL
Extrait du site Nice Carnaval : À Nice, la première mention retrouvée du Carnaval remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence, évoque son passage dans la cité pour « les jours joyeux de Carnaval ».
En 1873, le niçois Andriot Saëtone prit l’initiative de fonder le « Comité des fêtes » qui, sous le patronage de la municipalité, fût chargé d’organiser et donner de l’ampleur aux festivités. Des cortèges de chars, les imagiers ou illustrateurs, des tribunes payantes, une mise en scène structurée et dirigée par Alexis Mossa… firent leur apparition. Ainsi le 23 février 1873, Carnaval 1er entre dans la ville. Le carnaval moderne était né, auquel Alexis Mossa et son fils Gustave Adolf apportèrent, jusqu’en 1971, un étonnant particularisme, axé sur l’actualité contemporaine, les mythes allégoriques autour du grotesque et du fabuleux. Avec un talent digne des plus grands peintres de leur époque, ils réalisèrent les maquettes des chars les plus spectaculaires et proches de la tradition et la modernité qui aient défilé à Nice, selon les critères célébrés par la dénomination du patrimoine immatériel tangible prônée à l’UNESCO. Trois ans après, en 1876, sont créées les Batailles de Fleurs. A l’origine, simples échanges de fleurs, elles sont devenues le versant poétique et élégant du Carnaval et la vitrine d’une production locale. Un spectacle unique au monde dû à l’imagination du poète – jardinier Alphonse Karr. Le 14 février 1882, Sa Majesté « Triboulet » fit une entrée triomphale dans la cité : le modeste pantin de paille et de chiffons, jusque-là spectateur immobile sur la place de la Préfecture, participait pour la première fois au cortège, trônant sur le « Char Royal ». Les cortèges se déroulaient au cœur de la ville selon une dizaine de parcours différents et sitôt les animations terminées, la fête se prolongeait dans les quartiers ; de petits chars créés pour l’occasion devenaient les symboles des festivités plus localisées encore. La première affiche du Carnaval date de 1889. Sources : PROVENCE 7
1889. 1ère affiche du Défilé de chars
1894. Programme du Carnaval de Nice.
Les premières et secondes guerres mondiales ont empêché Carnaval de régner durant plusieurs années.
La vision collective est empreinte d’un colonialisme noir mélangeant les animaux de la savane. Le grotesque caricatural étant à la fois la marque de fabrique du carnaval et celle du racisme ambiant. sources : Archives Nice Cote d’Azur
Sur ce thème, César Ottino a créé le char des « Mondanités noires » en 1938
1938 – Mondanités noires, char de C. Ottino. Carte postale Adia, vers 1938.
Archives Nice Côte d’Azur, 10 Fi 78 (don Louis Cappatti)
Et en 1939, il a fait le char du Roi de la Joie . Ce fut le dernier de cette époque, avant la triste période de la guerre 39/45.
************************
Durant ces sombres années de guerre, César Ottino et son épouse Marie Jeanne furent de “grands résistants” et ils furent honorés plus tard pour leurs actes de bravoure pendant la guerre de 39/45 .
César, Chasseur Alpin, était un homme de grande stature et physiquement très fort.
Un de ses petits-fils, nous raconte qu’il a transporté un canon de 180kgs, sur ses épaules, de Peira cava jusqu’au col de Turini, en passant par la crète de la montagne pour bombarder les italiens qui y étaient, avec deux gars de chaque côté pour l’équilibre.
César, peu après son mariage avec Marie-Jeanne
Comme me le raconte son petit fils Jean Paul, la Gestapo arrêta plusieurs fois Marie-Jeanne à son domicile, dans leur Villa de Nice avenue Coda pour faire pression sur son mari. Elle mit leur maison sans dessus-dessous pour trouver la cache de faux papiers que César fabriquait pour aider les familles juives, sans rien trouver.
Mais César avait mis en place chez lui un passage secret sous la baignoire que lui seul connaissait. Une trappe lui permettait d’accéder à la cave où se trouvait son atelier de fabrication de faux papiers, qu’il mit aussi à la disposition de la Résistance. De cette cave, on accédait au garage et d’une sortie proche de l’avenue Saint Lambert.
Lors d’une descente de la Gestapo , César put s’échapper par son passage secret mais fut blessé de 7 balles dans les jambes d’un tir de mitraillette. Jean Paul se souvient encore des trous cicatrisés sur les jambes de son grand père, « de si gros trous qu’on on pouvait y entrer un doigt ! ».
Et quand César a fui pour se cacher dans sa cave à vin du Vieux-Nice et échapper à la Gestapo, il se réfugia d’abord, chez son voisin le boucher Fornéris, qui n’était autre que le père du chanteur Dick Rivers (anecdote racontée par Annie Sidro).
Dossier Yad Vashem : 659 Remise de la médaille de Juste : 06/10/1970 Sauvetage : Nice 06000 – Alpes-Maritimes
Récit extrait : “Lorsque les Allemands occupent Nice, en novembre 1943, César Ottino* offre l’hospitalité à la famille de Roland Goldberg, 12 ans, le meilleur ami de son fils Paul. M. et Mme Goldberg et leurs deux enfants, Roland, né en 1931, et la petite Arlette, née en 1938, se réfugièrent dans son appartement du vieux Nice. Ils y resteront un mois. César Ottino leur fournit de fausses cartes d’identité, ce qui leur permit de trouver une nouvelle cachette dans la Drôme.
Il aida également d’autres membres de la famille Goldberg, ainsi qu’une famille juive hollandaise de quatre personnes.
Marie-Jeanne* et César Ottino* firent la connaissance de la famille Rak. Ils accueillent Madame et Monsieur Rak et leur fille Suzanne durant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’ils partent pour la Corrèze.
Quelques jours après leur départ, les Allemands arrêtèrent César Ottino*.
Remis en liberté, il reçut l’ordre de quitter Nice. Il prit alors le maquis et devint un Chef de réseau pour la résistance ».
L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les nations à César Ottino* le 6 octobre 1970 et le titre de Justes parmi les nations à Marie-Jeanne Ottino* le 13 juin 1991.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
**************
César reprend son activité de carnavalesque, avec en 1957 le char sur Pantagruel,
Puis le char de Pierrot dans la Lune, en 1959
Pour clore la partie Carnavalesque de la famille OTTINO/SIDRO, après le décès de César Ottino en 1973, ce fut celui de son cousin, Alexandre Sidro, dont le dernier Char Royal date de 1980
Après cette date, de nouvelles familles de carnavaliers prirent la suite et de nouveaux chars différents se succédèrent. Annie Sidro le raconte très bien car si l’histoire du Carnaval continue, elle reste la mémoire vivante de toute une époque et de cette saga familiale qui a perduré avec Paul, le fils de César Ottino de notre coloti du Domaine Sainte Hélène, et maintenant avec ses descendants, les petits fils de César, Jean Paul, Pierre et Hiria que je remercie vivement pour les photos et les anecdotes et l’aide qu’ils m’ont apporté pour la rédaction de cet article.
Paul Ottino et sa cousine Annie
Photo de Annie Sidro
Auteur de l’article : Anne Marie Da Costa Lima Webmaster bénévole du site Domaine Sainte Hélène
Cet artiste plasticien, membre de l’école de Nice, et passionné de jazz s’est éteint à l’âge de 92 ans. Il a été l’ un de nos colotis pendant de longues années et un ami.
Bernard TARIDE a rejoint les étoiles en juillet 2022.
Mon petit article écrit en 2019 lui avait bien plu : « Miroir…mon beau Miroir »…….Il vous permettra de le découvrir
Les rencontres sont parfois étonnantes. Tout près de chez moi, je croisais souvent un homme au regard malicieux et tout sourire. Les mots aimables échangés par çi par là, toujours agréable et souvent plein d’humour auraient du m’interpeller plus tôt. Mais si l’homme est affable, il est aussi discret.
On a beau courir d’expos en expos, s’intéresser aux artistes et qui plus est à ceux de notre région, visiter les galeries, il est assez surprenant de découvrir que son voisin n’est autre que le talentueux sculpteur Bernard TARIDE, Artiste plasticien reconnu de l’Ecole de Nice et membre de l’association START.
Discret disais-je ? oui mais aussi ravi et amusé de me voir le découvrir …. !
Je connaissais ses œuvres souvent exposées dans notre région mais l’Artiste….dans son antre… voilà qui est une vraie découverte.
H 122 cm x L 145 cm
miroir, bois, pvc
Il m’a invité dans son univers où depuis quarante ans il coupait, cassait, séparait, recollait des plaques de miroir, y associant de la corde, du métal ou du bois.
Il compose des assemblages insolites et esthétiques, pour en faire des sculptures qui nous surprennent et nous interpellent.
Surprendre ! c’est bien le cas, ce n’est pas moi qui regarde le tableau, c’est lui qui me regarde…On ne peut plus déstabilisant. Voilà qui aurait beaucoup plu à Marcel Duchamp.
De tableau en sculpture, je suis observée par des personnes tantôt moqueuses ou sérieuses qui ont l’air très étonnées de ma visite. Les titres judicieusement choisis sont autant de prétextes pour sourire et réfléchir.
H 33 cm x L 56 cm x L 33 cm
miroir, métal
H 122 cm x L 145 cm
miroir, bois, pvc
Près de 500 œuvres ludiques répertoriées depuis ces débuts….qui ont été exposées à Nice, Monaco, Cannes, Saint Paul, Paris, Lyon, Pusan, Brême, Budapest, Tokyo, New York .
Je vous présente un Artiste déconcertant, un sculpteur de reflets, un manipulateur de miroirs…et de mots qui aime les défis, la provocation et l’illogisme.
________________________________________________________________
Bernard TARIDE, Né au Maroc, vit et travaille à Nice.
Dans sa jeunesse, il était déjà amateur d’art et de musique.
Cette musique que la génération d’après guerre découvre avec les soldats américains, le jazz. Il s’intéresse à tout et même aux revues techniques sur l’aviation. Ce terreau fertile éveille son esprit.
Il aime à se démarquer de la voie toute tracée que son père aimerait le voir suivre, dans le monde du commerce. Le jeune Bernard veut s’affirmer autrement. En parallèle et par esprit de contestation, iI dessine et peint, se laisse un peu influencer par des artistes comme Nicolas de Staël ou Poliakoff, puis change de direction.
Il fréquente les artistes niçois, Sosno, Farhi, Arman puis Serge III, Max Cartier…
En 1974, dans une démarche originale il plante une accumulation de clous sur du bois qui deviennent pour lui la partie vivante de son tableau sur fond noir ténébreux ou blanc immaculé, à l’image de la touffe d’herbe que l’on découvre parfois au milieu du béton. Mais le geste est trop naturel, trop logique, le bois et les clous font « bon ménage ». Il cherche le contraste et l’incompatibilité.
1974 instinct grégaire H49 L98
Quatre ans plus tard, l’introduction du miroir dans ces œuvres cloutées est la « porte » vers l’ailleurs, vers un autre monde où le spectateur fait lui-même partie du tableau.
Jouer des contrastes qui font la vie comme la dureté et la fragilité ou le respect et l’irrévérence
1979 passage clouté
Suivent d’autres réalisations, tableaux et sculptures qui révèlent un face à face identitaire judicieusement présenté, ambigu et dérangeant pour celui qui regarde.
Alors que depuis des siècles, les artistes réinterprètent le monde au travers leurs œuvres , Bernard Taride veut la réciprocité entre son œuvre et le spectateur.
Par le miroir, il réintègre « le regardant » dans l’œuvre, provocant ainsi un échange avec son propre reflet transformé par les différents plans de l’œuvre.
Légitime défonce – photo @ Béatrice Heyligers
H 98 cm x L 58 cm
miroir, bois, hache
Cette séparation amiable était-elle annonciatrice du sculpteur qui sommeille en lui ?
Ne coupez pas – 1994
H 26 cm x L 320 cm x L 210 cm
miroir, téléphone, bois
Prise d’otage – 1995
H 53 cm x L 66 cm
miroir, étau
H 72 cm x L 56 cm x L 38 cm
miroir, bois, boulons
D’où vient cet esprit mutin ?
Je retrouve en lui un côté espiègle et « Dadaïste ». Ce mouvement intellectuel, littéraire et artistique appelé plus communément « DADA » qui a pris naissance à Zurich, pendant la première guerre mondiale et se caractérise par la remise en cause de toutes les contraintes, qu’elles soient politiques, idéologiques ou esthétiques.
Les artistes Dadaïstes cherchaient une totale liberté d’expression, en utilisant tout type de support et de matériau. Ils voulaient provoquer et amener le spectateur à réfléchir.
Bernard Taride apprécie particulièrement Kurt Schwitters qui incarna l’esprit dada à Hanovre et qui avait tourné le dos au figuratif dès 1918 se composant une palette très personnelle avec toutes sortes de détritus provenant de décharges publiques qui devinrent d’admirables compositions en couleurs et volumes.
Kurt Schwitters – Merzbild – Rossfett (1919)
Tous types de supports et de matériaux….des objets qui deviennent des œuvres d’art entre des mains expertes et avec l’esprit d’artiste. Mais l’objet banal, retouché et transformé prendra une autre signification avec le Nouveau réalisme, le Pop Art.
Père spirituel de toute une génération d’artistes, Marcel Duchamp a remis en question un bon nombre de certitudes. Ne disait-il pas « ce sont les regardeurs qui font les tableaux » ?
la pelle
Marcel Duchamp (1887 – 1968)
A n’en pas douter, Bernard Taride est de la même veine que Duchamp et son « Hommage à Marcel » tout à fait parlant.
Nouveau Réaliste et Constructiviste :
Adepte du Nouveau réalisme fondé par le peintre Yves Klein et le critique Restany,
Bernard admire aussi le travail d’Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko, à la fois peintre, sculpteur, photographe et designer , l’un des fondateurs du constructivisme russe appelé aussi «productivisme»,.
Rodtchenko voulait stimuler les gens à travers des œuvres simples qui cassaient la routine quotidienne des affiches, photomontages, etc. C’est ainsi qu’il pensa que l’art pourrait éventuellement stimuler les gens à travers des œuvres simples mais qui cassaient la routine quotidienne
Rodtchenko – Bcem – 1923
Ceci n’est pas sans rappeler les revues des G.I. Américains sur l’aviation que Bernard Taride adorait dans sa jeunesse.
Rodtchenko – Maïakovski – Publicité tétines – 1923
Les Constructivistes russes pratiquent l’abstraction géométrique de carrés, de triangles et de cercles, impliquant une technique moderne à partir des méthodes de reproduction industrielle.
Ce nouveau courant veut supprimer l’élitisme de l’art pour le rendre plus populaire.
Lissitzky – Affiche – 1920 – Avec un coin rouge enfonçons les blancs
********************
Bernard TARIDE, Membre l’association Start depuis 2003 et Artiste incontesté de l’Ecole de Nice* depuis 2010.
Il a participé à de nombreuses expositions collectives dans le monde entier aux côtés de ceux qu’il a côtoyé tout au long de ces années (Arman, César, Sosno, Farhi, Serge III, Max Cartier ….).
nota : * « les nouveaux réalistes » et « l’École de Nice » tels que Yves Klein, Arman, Ben, César, Raysse, Claude, Gilli, Chubac, Fahri
****************
L’élément essentiel des œuvres de Bernard Taride reste le miroir.
Dans plusieurs religions, le miroir est magique ou sacré, mais pour nous, n’est-ce pas avant tout lié à ce besoin de nous regarder ?
Pour lui, c’est le symbole d’une porte vers un autre monde, comme dans Alice au pays des merveilles.
Le cauchemar d’Alice – 1990
H 180 cm x L 290 cm
altuglas, bois
Le mythe de Narcisse perdure :
Egalement Photographe, Bernard TARIDE en Avril 2014 a participé à l’exposition photos, présentée par Frédéric Altmann et Jean-Paul Fouques à La Menuiserie Galerie de NiceGalerie
Remettre en lumière ces photographes des années 60/70 de la Côte d’Azur qui ont immortalisé des moments privilégiés, partagés avec leurs amis artistes au fil des jours, Nouveaux réalistes et de l’Ecole de Nice qui ont atteint la célèbrité.
C’est pour Bernard Taride, une magnifique occasion d’exposer ses portraits crashés de César, Arman, Jacques Villeglé, Raymond Hains… et même de Vincent Van Gogh
H 52 cm x L 42 cm
miroir, papier, bois, métal
De la finesse d’esprit et de l’humour
J’aime la phrase de BEN le concernant, « Taride le Magnifique est lucide, peut être un peu timide et acide … »
Il fait interagir l’image reflétée et le spectateur, appuyé en cela par un choix malicieux de titres qu’il donne à ses œuvres.
Il joue avec les mots
H 146 cm x L 190 cm
miroir, bois
H 71 cm x L 44 cm
miroir, bois, corde
Avec les MOTS DITS,
son amour pour la musique, pour l’Art, pour l’humour……se lit :
H 72 cm x L 92 cm
miroir, bois, pvc
H 140 cm x L 168 cm
miroir, bois, pvc
Bernard Taride guette nos réactions, nous provoque et révèle d’autres aspects de nous face aux autres ou à l’image que son œuvre nous renvoie. Pour lui son travail est une thérapie visuelle, destinée à stimuler l’imagination et les rêveurs.
Un travail de réflexion extrême sous une apparente légèreté.
Et pour finir….TARIDE l’épicurien a rejoint quelques uns de ses amis dans une présentation originale de leurs œuvres en partenariat avec le Domaine Saint Jean – les vins de Bellet. Produits dérivés
Bernard TARIDE J.M. FONDACARO Rachèle RIVIÈRE Mane PHÉLY Patrick MOYA
site WEB : Bernard TARIDE http://www.bernardtaride.fr
Retour aux Ancêtres de nos colotis
Concert offert par les groupes :
TRAFFIC JAM, NICE GOSPEL GROUP et SHAKIN’ MAMAS
Montage vidéo – Extraits de la soirée
Lien Youtube – Cliquer pour visionner
INFORMATION :
Madame Monique Bailet, Adjointe au Maire de Nice, déléguée au Territoire Nice-Ouest et à l’Etat Civil,
subdéléguée à la Proximité et Conseillère Métropolitaine, nous invite à l’inauguration de la fresque des Bosquets en présence des artistes Eric Garence et César Malfi et du comité de quartier de Mr Vignal, et nous demande de transmettre cette information aux riverains du domaine qui souhaiteraient se joindre à nous à l’occasion de ce moment convivial.
Vendredi 20 janvier à 14h00
Sous le pont des Bosquets, fresque les pointus de Carras
Bien cordialementASL SAINTE HELENEwww.domainesaintehelene.fr
Copie pour information au Syndic et aux colotis de Nice Jardins